L’Europe politique se réveille ce matin avec la décision du Royaume-Uni de la quitter. Cet événement est historique dans le sens où, pour la première fois, un grand pays va se soustraire de l’Union Européenne, qui plus est par la décision d’un vote de ses habitants. Les télévisions et organes de presse en font de plus un événement « sensationnel », qui peut créer un climat anxiogène dépassant le fait historique en lui-même.
Pour ne pas laisser l’affolement s’installer, il est important de rappeler quelques fondamentaux :
- Le Royaume-Uni a déjà sa monnaie, sa politique monétaire et de change indépendante ; il n’applique pas les règles budgétaires de l’UE, il a un système fiscal et de protection sociale très différent de celui de la zone euro : il n’y a aucune coordination de politique économique entre le Royaume-Uni et la zone euro.
- Des négociations (essentiellement commerciales) vont s’ouvrir entre le Royaume-Uni et l’UE pendant une longue période (2 ans ou plus), elles devraient aboutir à un libre échange assez général, ni l’UE ni le Royaune-Uni ne pouvant se passer des bénéfices que chacun tire de ces échanges. Dans un premier temps, il est fort probable qu’auront lieu des délocalisations depuis le Royaume-Uni, et un recul de l’activité de services exportables. Mais à long terme, le Brexit pourrait avoir très peu d’effets : l’appartenance à l’UE ne contraignant aujourd’hui en rien les politiques économiques du Royaume-Uni.
- Une partie des services financiers britanniques (banques d’investissement) pourrait en profiter pour installer une partie de ses activités dans la zone euro, mais une autre partie (tels que les hedge funds) pourrait demeurer au Royaume-Uni pour profiter d’une règlementation moins sévère.
- Cet événement n’impactera que faiblement les perspectives de long terme des entreprises, les marchés européens étant très internationaux
Il s’avère ainsi que du seul point de vue de l’Economie, le « Brexit » n’aura probablement pas l’importance que les médias voudraient lui faire revêtir. Les conséquences seront plus marquées aux niveaux politiques et diplomatiques. A court terme, les Places Financières matérialisent par une forte volatilité la décision politique, au-delà des réalités économiques. Une fois la période d’incertitude politique (que les Marchés Financiers n’apprécient guère) passée, les fondamentaux économiques seront reconsidérés.
Plus que jamais, il est important de ne pas se laisser emporter par l’émotion et de conserver une vision à long terme, telle que nous la pratiquons depuis 18 ans.
Notre équipe se tient bien sûr à votre disposition pour répondre à vos questions de vive voix, afin de vous apporter tous les éclaircissements dont vous pourriez avoir besoin.
Michel BRUNORO