Le Perp pas très populaire - Vendredi, 14 Février 2014
Depuis des mois, on annonce le renouveau du plan d’épargne retraite populaire (Perp). Ce produit en rentes qui n’a jamais vraiment décollé (son encours avoisine les 81,1 milliards d’euros contre 1.463 milliards pour l’assurance vie) devait connaître, selon les assureurs et les distributeurs, une seconde jeunesse. Et pour cause : alors que les niches fiscales ne cessent d’être rabotées, la déduction fiscale sur les versements proposée par le Perp est jusqu’ici préservée. Les souscripteurs vont pouvoir ainsi déduire jusqu’à 29.625 euros dans leur déclaration 2014 (portant sur les revenus 2013). Un avantage très appréciable en cette période de hausse de la fiscalité !
Las, la ruée tant attendue ne devrait pas encore avoir lieu. Pour une raison simple : dix ans après sa création, le Perp n’est toujours pas connu. Selon la 12ème enquête sur « Les Français, l’épargne et la retraite » présentée le 11 février 2014 par le Cercle des épargnants et le Centre d’études et de connaissances sur l’opinion publique (Cecop), seules 21% des personnes interrogées connaissent son existence et 5% en possèdent un. Plus grave : à peine 11% des sondés détenteurs de patrimoines aisés, soit le public cible, ont ouvert un Perp. Parmi cette population haut de gamme, 49% disent ne pas avoir souscrit par… ignorance du produit.
Toute catégories d’épargnants confondues, le Perp arrive à la dernière place des meilleurs placements de retraite, derrière l’assurance vie (21% des réponses), le Livret A (20%), le LEP ou le CEL (17%), l’épargne salariale (11%), le PEA (5%) et les livrets rémunérés (2%). Un comble pour un produit destiné justement à offrir un complément de revenu à la retraite. Les partisans du Perp peuvent toujours se consoler en se disant que la préparation à la retraite ne semble, paradoxalement, pas intéresser les Français. Ils ne sont plus que 51% à thésauriser en vue de leur après vie professionnelle en 2014, contre 59% en 2010.