Coup de froid - Vendredi, 18 Avril 2014
On connaissait le coup de rabot sur les niches fiscales, voilà le coup de froid sur les retraites. A l’issue du Conseil des ministres du 16 avril 2014, Manuel Valls a annoncé, parmi les mesures visant à réduire le déficit public de la France, un gel des pensions de base. Ces dernières ne seront pas indexées par rapport à l’inflation le 1er octobre 2014 comme prévu, mais seulement le 1er octobre 2015. Ce décalage de revalorisation va générer, à lui seul, 1,3 milliard d’euros d’économies sur les 11 milliards appliqués aux dépenses sociales.
Il constitue une mauvaise nouvelle pour l’ensemble des 15,3 millions de retraités français (tous les régimes de base sont concernés) qui vont subir une perte sensible de leur pouvoir d’achat, leurs pensions ne suivant plus la hausse des prix à la consommation. L’effort va être d’autant plus difficile qu’il va porter non pas sur 12 mois, mais sur 18 mois. En reportant une première fois l’indexation des retraites de base du 1er avril au 1er octobre et ce, dès cette année, la loi du 20 janvier 2014 avait déjà instauré, de facto, un gel de six mois des pensions de base. L’annonce du nouveau Premier ministre en ajoute une nouvelle couche.
Et les retraités ne peuvent pas compter sur les pensions complémentaires. Pour réduire les déficits de l’Arrco (pour tous les salariés) et de l’Agirc (pour les seuls cadres), les partenaires sociaux, gestionnaires de ces deux régimes de retraites complémentaires, ont décidé les 11 et 13 mars derniers de ne pas augmenter la valeur du point Agirc et Arrco cette année. Une désindexation est également prévue en 2015. Les syndicats craignent d’ores et déjà que le scénario ne se répète en 2016, voire en 2017.