Début difficile pour le PEA-PME - Lundi, 7 Juillet 2014
Pour l’instant, le PEA-PME est loin de faire des étincelles. Alors que le gouvernement attend 4,5 milliards d’euros de collecte d’ici trois ans, ce nouveau produit d’épargne aurait attiré seulement 250 millions d’euros, selon une étude de la société de Bourse Arkeon Finance présentée le 18 juin 2014.
Instauré par la loi de Finances pour 2014, le décret d’application de ce plan d’épargne en actions investi dans des petites et moyennes entreprises (PME) et dans des entreprises de taille intermédiaire (ETI) n’a, il est vrai, été publié au Journal Officiel que le 5 mars dernier. Outre ce retard à l’allumage, le périmètre des entreprises « éligibles » pose également problème.
Pour être référencées, les PME et ETI doivent employer moins de 5.000 salariés, réaliser un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 1,5 milliard d’euros ou un total de bilan inférieur ou égal à 2 milliards d’euros. Surtout, elles doivent être performantes pour dégager du rendement. Des « pépites » pas faciles à identifier notamment pour les banques qui, pour respecter les ratios prudentiels, se sont désengagées du capital-risque.
D’ailleurs, si la collecte des fonds estampillés « PEA-PME » est si faible, c’est entre autres parce que l’offre est modeste. En réalité, la plupart d’entre eux existaient déjà et ont simplement été rebaptisés par les gestionnaires de fonds pour coller à la mode.
L’autre enseignement de l’enquête d’Arkeon Finance est que le dispositif répond seulement en partie à son objectif, c’est-à-dire le financement des PME et ETI françaises. Sur les 250 millions d’euros collectés, 110 millions auraient été investis dans des entreprises européennes dont une majorité allemandes. Pour respecter le droit européen, le PEA-PME est en effet accessible à toutes les valeurs du Vieux continent. Or, la liquidité des acteurs du « Mittelstand » germanique étant plus importante que celle de leurs homologues tricolores, les gérants français ont intérêt à acheter des titres d’outre-Rhin puisqu’ils sont assurés de les revendre plus facilement sur les marchés.