2015 : l’année de tous les dangers pour les retraites complémentaires - Lundi, 5 Janvier 2015
L’année 2014 a été marquée par la promulgation le 20 janvier de la loi réformant les retraites qui porte, dans les faits, essentiellement sur les pensions de base. L’année 2015 sera sans nul doute placée sous le sceau des retraites complémentaires. A compter du 17 février prochain, patronat et syndicats, gestionnaire des régimes Arrco (salariés) et Agirc (cadres), vont une nouvelle fois devoir se retrouver autour de la table dans le but d’aboutir à un énième accord au printemps.
Ils n’ont guère le choix : compte tenu de l’allongement de l’espérance de vie, de l’arrivée massive à la retraite des « baby-boomers » et de la faible croissance économique, les réserves de l’Arrco devraient épuisées en 2025 et celles de l’Agirc dès 2018, selon les projections financières du Conseil d’orientation des retraites (COR) dévoilées le 16 décembre 2014. Deux jours plus tard, la Cour des comptes enfonçait le clou. Pour son premier rapport sur les retraites complémentaires du privé présenté le 18 décembre, la Haute juridiction a tiré la sonnette d’alarme. Il faut trouver la bagatelle de 5,5 milliards d’euros d’ici trois ans pour sauver l’Agirc, ont calculé les Sages de la rue Cambon.
Pour sauvegarder les retraites complémentaires, qui représentent en moyenne 30% de la pension totale d’un salarié et 50% de celle d’un cadre d’après la Cour, cette dernière n’y va pas avec le dos de la cuillère. Fusion de l’Agirc et de l’Arrco, baisse des pensions, report de l’âge de départ de 60 à 64 ans, réduction des coûts de gestion, tout y passe. Sauf une nouvelle hausse des cotisations qui paraît impossible sans éroder davantage la compétitivité des entreprises tricolores. Bref, du sang et des larmes. Joyeux Noël et bonne année quand même !