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La complexe revalorisation des retraites - Vendredi, 20 Juin 2014

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? C’est ce que l’on se dit lorsque l’on se penche sur la revalorisation annuelle des retraites de base de cette année. Au départ, rien de bien méchant. Pour réaliser 1,3 milliard d’euros d’économies sur les 50 milliards annoncés le 16 avril 2014 par Manuel Valls en vue de réduire le déficit public, le gouvernement décide de ne pas indexer les pensions de base par rapport à l’inflation le 1er octobre 2014, mais seulement le 1er octobre 2015.

Premier couac : face à la bronca d’une partie des députés socialistes qui trouvent ce gel inacceptable pour les « petits retraités », le Premier ministre limite la non revalorisation des retraites de base aux seuls Français dont les pensions globales (tous régimes confondus) excèdent 1.200 euros bruts par mois. Plus facile à dire qu’à faire. Dans son rapport annuel sur les finances publiques publié le 17 juin dernier, la Cour des comptes souligne la grande difficulté technique de cette mesure qui, en plus, va réduire de 300 millions d’euros le montant des économies espérées.

Même l’étude d’impact du projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale (PLFRSS) pour 2014 – le texte dans lequel figure la mesure – estime que sa mise en œuvre sera complexe car elle suppose que les 35 régimes de retraite communiquent entre eux. D’ailleurs, le document évoque la possibilité que les pensions de base des retraités modestes ne puissent être augmentées au 1er octobre prochain. La revalorisation aurait alors lieu « plus tard », sans plus de précision, et serait rétroactive. Bref, c’est plutôt mal parti.

Ce qui n’a pas empêché les députés socialistes frondeurs d’en remettre une couche. Lors de la présentation le 18 juin du PLFRSS 2014 en commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, des représentants de « L’appel des 100 » ont réclamé qu’une revalorisation s’applique également aux retraites complémentaires gelées depuis le 1er avril. La ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, a rappelé aux impétueux que les régimes complémentaires étaient gérés par les partenaires sociaux et qu’une ingérence de l’Etat serait « inédite ». C’est aussi simple que cela.

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