Actualités

La dépendance oubliée - Vendredi, 9 Mai 2014

Si ce n’est pas un enterrement de première classe, ça y ressemble furieusement. Lors de son intervention télévisée du 6 mai 2014 sur BFM TV, François Hollande n’a pas prononcé un mot sur la loi sur la dépendance. Le chef de l’Etat ne l’a mentionné ni parmi les projets à mener durant la seconde partie de son quinquennat, ni parmi les regrets exprimés quant à ces deux première années à la tête du pays.

Pourtant, l’adoption d’une loi sur la perte d’autonomie figurait bien parmi ses promesses de campagne. Un projet de loi relatif à l’adaptation de la société au vieillissement a certes été rédigé. Ce texte, qui prévoyait notamment un relèvement de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) et une aide aux aidants, a reçu le 26 mars dernier un avis positif de la part du Conseil économique, social et environnement (Cese). Il était même prévu que le projet de loi soit présenté lors du Conseil des ministres du 9 avril pour un vote… en juin prochain.

Las, la déroute des municipales a tout chamboulé. L’auteur du texte, l’ex-ministre déléguée aux Personnes âgées et à l’Autonomie Michèle Delaunay, battue à Bordeaux, n’a pas été reconduite dans le nouveau gouvernement de Manuel Valls. Pire : le texte n’a pas été inscrit au calendrier parlementaire des trois prochains mois. Pas vraiment un signe de bon augure. La nouvelle Secrétaire d’Etat chargée de la Famille, des Personnes âgées et de l’Autonomie, Laurence Rossignol, n’en parle pas. Et compte tenu de son jeune âge, on ne peut pas préjuger d’un Alzheimer. Bref, le projet de loi semble bel et bien tombé dans l’oubli.

Une véritable malédiction sachant que Nicolas Sarkozy avait également promis le vote d’une loi sur la dépendance durant son mandat. On pourra toujours objecter qu’augmenter des allocations ou créer de nouvelles aides, y compris pour favoriser le maintien des personnes âgées dépendantes à leur domicile, n’est pas très compatible avec l’objectif de réduction du déficit public. Reste que le projet de loi sur l’adaptation de la société au vieillissement ne prévoyait pas de crédits supplémentaires.

‹ Revenir aux actualités