L’assurance vie en pleine forme - Lundi, 4 Août 2014
2014 s’annonce comme un excellent cru pour l’assurance vie. Sur les six premiers mois de l’année, les cotisations (versements) ont dépassé les prestations (rachats totaux et partiels, décès) de 10,3 milliards d’euros, selon les données publiées le 28 juillet 2014 par la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA) et le Groupement des entreprises mutuelles d’assurance (Gema).
A titre de comparaison, en 2013, la collecte nette avait été positive de 10,2 milliards d’euros… pour toute l’année. L’an passé, l’assurance vie avait même essuyé deux mois de « décollecte » (- 0,2 milliard d’euros en juin 2013 et – 1,6 milliard d’euros en décembre 2013). Depuis janvier 2014, les cotisations ont toujours été supérieures aux prestations, et le mois de juin n’a pas dérogé à la règle avec une collecte nette de + 1,2 milliard d’euros.
L’assurance vie profite clairement du désintérêt des épargnants pour le Livret A. Toujours en juin, l’ex-produit d’épargne chouchou des Français a même connu une décollecte de 0,13 milliard d’euros, d’après les statistiques diffusées le 22 juillet 2014 par la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Depuis le début de l’année, la collecte nette du livret défiscalisé atteint 2,28 milliards d’euros contre 15,15 milliards d’euros au 1er semestre 2013. L’érosion continue du taux d’intérêt du Livret A n’est bien sûr pas étrangère à ce phénomène. Et le nouvel abaissement de sa rémunération de 1,25% à 1% au 1er août ne va pas arranger les choses.
Avec un rendement des fonds en euros de 2,80% (net de frais de gestion) en 2013 et de 2,60% attendus en 2014, l’assurance vie, même en prenant en compte les prélèvements sociaux et la taxation des gains, délivre davantage de performance. Le support Euro-Croissance pourrait s’avérer encore plus compétitif. En contrepartie d’une garantie sur le capital uniquement à échéance (au moins huit ans) et non à tout moment comme les fonds euros, ce nouveau produit devrait dégager de meilleurs rendements puisque les assureurs pourront prendre davantage de risques.
En théorie du moins et à condition que les marchés financiers continuent à être orientés à la hausse. D’ailleurs, l’Euro-Croissance va proposer non pas des engagements de rendement mais des « espoirs de performance ». Nuance. Pour l’instant, tout ceci reste très hypothétique puisque le décret d’application, promis en juillet, n’est toujours pas publié. Ce qui risque de poser problème pour une commercialisation du produit à la rentrée, comme souhaité par Bercy. Pour les assureurs vie, un retard ne serait pas grave : avec ou sans Euro-croissance, ils sont assurés de réaliser une bonne année.