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Le crowdfunding haut perché - Lundi, 24 Novembre 2014

Ca vous dit de devenir propriétaire d’un aéroport ? C’est la proposition pour le moins originale formulée par Wiseed. La plateforme toulousaine de « crowdfunding » (littéralement « financement par la foule ») a lancé, le 17 novembre 2014, une campagne nationale d’appel à souscriptions en vue de racheter 10% de l’aéroport de Toulouse-Blagnac. En mal d’argent, l’Etat a en effet décidé de céder les 49,9% qu’il détient dans le sixième aéroport français (derrière Roissy, Orly, Nice, Lyon et Marseille).

Cette opération, qui constitue une première, pourrait, en cas de succès, augurer d’autres désengagements des pouvoirs publics dans ce type d’infrastructures. Pour réussir le « deal », Wiseed doit réunir au minimum 10 millions d’euros. Le 20 novembre, à 21h30, c’était le cas mais il s’agit de transformer en moins d’un mois des promesses d’investissement en argent sonnant et trébuchant.

Au-delà de la réussite du projet, l’initiative signe les vrais débuts de l’« equity crowfunding ». C’est-à-dire du capital-risque « participatif ». Il ne s’agit plus là d’aider un chanteur à sortir un disque ou un jeune cinéaste à réaliser son premier film, mais d’investir dans une entreprise afin de lui donner les moyens de se développer. Tout en ne perdant pas une certaine quête de sens.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la campagne de Wiseed vise, grâce aux 10% achetés et en y ajoutant les 5% détenus par les collectivités, les 25% de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Toulouse et les 10,1% qui resteront dans les mains de l’Etat, à atteindre la majorité des voix au conseil d’administration. Le but est de peser face au consortium sino-canadien dont l’offre devrait remporter les 49,9% du capital mis en vente par l’Etat et qui nourrit les inquiétudes alors que l’aéroport se situe juste à côté d’un des principaux sites de production d’Airbus. La finance au service de l’intérêt collectif. Pour une fois ?

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