Livret A : une faible menace pour l’assurance vie - Lundi, 3 Février 2014
Le Livret A a eu chaud. Son taux d’intérêt est maintenu, au 1er février, à 1,25%. Ce qui n’est pas terrible mais qui aurait pu être pire. La Banque de France avait préconisé de le ramener à 1% et, si la règle de calcul avait été strictement appliquée, le taux aurait dû être abaissé à 0,7% compte tenu de l’inflation atone.
Pierre Moscovici a justifié ce « coup de pouce » du gouvernement par les hausses de la TVA (le taux normal est passé au 1er janvier de 19,6% à 20% et le taux intermédiaire de 7% à 10%) qui érode le pouvoir d’achat des Français et, par ricochet, leur capacité d’épargne. Le locataire de Bercy aurait pu ajouter que l’Etat a tout intérêt à ce que le Livret A reste un minimum attractif. Grâce à lui (mais aussi au LDD et au LEP), quelque 110.000 logements sociaux ont pu être financés en 2013, a récemment indiqué la Caisse des dépôts et consignations (CDC).
Pas sûr que ces arguments soient suffisants. Car l’assurance vie est en train de prendre sa revanche. En 2012, le placement préféré des Français avait connu la première décollecte de son histoire, les rachats dépassant les versements de 6,3 milliards d’euros. Le Livret A et le LDD, qui avaient enregistré une collecte record de près de 50 milliards d’euros, avaient été désignés comme les principaux responsables de cette désaffection.
Cette année, le scénario pourrait s’inverser alors que la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA) a annoncé le 30 janvier que le taux de rendement moyen des fonds en euros devrait se situer à 2,80% en 2013. Au final, la performance du Livret A s’est élevée à 1,6% en moyenne l’an dernier, contre 2,4% pour l’assurance vie (déduction faite des prélèvements sociaux auxquels ses intérêts sont soumis). En prenant en compte l’inflation, le rendement du premier se situe à 0,9% et à 1,7% pour la seconde. Les épargnants feront vite les comptes.